Tricheurs

TricheursIls tournent lentement autour de la table au tapis vert, observent les trente-six numéros, se grisent du petit bruit de la boule rebondissant sur la roulette, des phrases rituelles des croupiers, de l’atmosphère envoûtante de la salle de jeux… Les joueurs sont ainsi, comme le fameux héros de Dostoïevski, attirés par le casino comme le papillon par la flamme. Les plus «mordus», ceux qui sacrifieraient tout pour continuer à jouer, n’ont qu’un moyen de satisfaire leur passion dévorante : la tricherie. Ce sont eux que Barbet Schroeder a voulu nous montrer en adaptant pour l’écran les souvenirs d’un véritable tricheur, qui expose ses trucs et analyse l’état d’esprit de ses semblables. Le film est tourné dans le casino ultramoderne de l’île de Madère. Jacques Dutronc y incarne un joueur invétéré qui s’attache à Suzie (Bulle Ogier) dont il s’imagine qu’elle lui porte chance, puis qui rencontre un tricheur professionnel, lequel lui propose d’entrer dans une association. Uni par la même passion, la même maladie du jeu, ce couple ira jusqu’au bout de sa folie. On s’étonne parfois que les stratagèmes de la tricherie semblent aussi grossiers. Et pourtant, tout est ici authentique. Refusant tout éclat spectaculaire, le film de Barbet Shroeder nous envahit insensiblement et continue en suite de nous hanter. Ce n’est pas si courant.

WoyzeckWoyzeck

C’est un petit soldat, Woyzeck. Brimé par ses chefs, moqué par ses compagnons. Petit soldat d’une petite ville de garnison vers 1850 et qui a pour simple raison de vivre d’assurer le bonheur de sa compagne Marie (Eva Mattes) et de leur enfant illégitime. Mais Marie va tomber dans les bras d’un fringant tambour-major et la garnison va se faire un plaisir de l’apprendre à Woyzeck qui va sombrer dans une folie meurtrière. «Woyzeck» est la dernière pièce de théâtre du grand dramaturge Georg Büchner. Elle a été interdite par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale. Portée à l’écran par Werner Herzog, cela donne un film inquiétant, lourd, pesant et glacial. Un film terrible et dur, sublimement interprété par un Klaus Kinski au paroxysme de sa folie d’acteur génial.

dimanche, août 24th, 2014 Mes sujets chauds

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