Archive for novembre, 2014

L’honneur suprême

Question d’honneur : les Yanks et les Nippons n’en finiront jamais de s’affronter sur le terrain miné de la guerre du Pacifique qui porte si mal son nom. Film de guerre prétexte à démontrer un certain courage des combattants qui n’en sont pas moins des hommes. Celui qui n’a pas écrit sur son cahier de textes en hème A que «La guerre est un massacre de gens qui ne se connaissent pas, etc.» ne saisira pas le message profond d’«Honneur suprême» ! Par delà une sinistre affaire d’arme secrète devant être employée contre Singapour occupée par les Japonais, c’est un film sur l’amitié -virile – profonde et étrange qui naît entre deux hommes le capitaine Bob Page chef de l’opération «arme-secrète-ratée», et Minow Tamiya, l’officier japonais qui mène son interrogatoire. Et comme il y a la guerre, l’amitié a ses limites imposées, on l’avait deviné, par le devoir. Un film de guerre ni plus ni moins avec les effets spéciaux que l’on sait, l’étude psychologique et le profil adéquat : baraques kaki, regard clair, teint buriné, sueur chaleur et poussière…

A coups de crosse

Cette coproduction franco-espagnole est très… espagnole. Il y a un côté très «sang et or» dans le film d’Aranda, un aspect très «corrida» avec ce que ça comporte de sadisme… et de jouissance de ce sadisme. Il y a aussi une grande jouissance à aller farfouiller au-delà du conscient, dans le domaine des pulsions d’amour et de mort. Fanny, aux cheveux de paille, est une délinquante. Un jour, elle rencontre un flic qui la surprend à voler dans un grand magasin de Barcelone et la prend littéralement de force (et par derrière), contre sa liberté. Entre Andrès le flic et Fanny la loubarde s’établit une relation amoureuse très névrotique, d’amour et de haine, de désir de l’autre qui ne peut s’exprimer que dans la violence. Freud, à l’aide I Vincente Aranda, considéré en Espagne comme un cinéaste de la femme, dresse ici un portrait très masculin. Fanny, au moment où commence le film, est un véritable zombie. Seule la vengeance peut la ramener à la vie. Sa relation avec Andrès s’est très mal terminée. Il lui a cassé les dents…A coups de crosse à coups de crosse, lorsqu’elle a voulu parler. Fanny, meurtrie dans sa chair et dans son esprit, n’a pourtant pas complètement chassé Andrès de ses pensées. Quelques années après, elle le retrouve convoyeur de fonds dans un fourgon blindé. Pour le meurtrir, elle organise un hold-up spectaculaire… Dans cette atmosphère très sulfureuse et très intense, Fanny Cottençon joue enfin autre chose que les jolies écervelées. Elle exprime une force intérieure et une dureté qui fascinent. Malgré ses défauts, « A coups de crosse » a deux mérites : nous plonger dans un étrange cloaque et nous faire découvrir un tempérament de comédienne. Mais, les inconditionnels de Fanny Cottençon le savaient depuis longtemps.

jeudi, novembre 20th, 2014 Mes sujets chauds Pas de commentaire

L’empire contre-attaque

L'empire contre-attaque«May the force be with you!Que la force soit avec toi». Et c’est reparti pour la saga de «Star wars». Après la destruction de «L’étoile de la mort», les rebelles se sont réfugiés sur Hoth, la planète glacée. Luke Skywalker, la princesse Leia et Han Solo y affrontent les rigueurs d’un climat glacial, mais la police de l’empire a retrouvé leurs traces. D’immenses machines de guerre débarquent et se mettent à la chasse des intrépides rebelles sans défense. Une fois de plus, leur escadre doit prendre la fuite. Tandis que Han Solo aborde la magnifique cité des nuages et tombe dans un piège tendu par Darth Vater, Luke est poussé par la voix de son maître Ben Kenobi jusqu’au marécage où il rencontrera Yoda, son initiateur… L’apprentissage de Luke, les épreuves qu’il devra surmonter pour devenir Jedi à son retour, nous donnent les scènes centrales de ce second volet, où l’histoire imaginée par George Lucas révèle ses clefs psychanalytiques. C’est assurément le, meilleur épisode de la trilogie achevée par «Le retour du Jedi» : une habile construction en parallèle nous fait suivre les aventures de nos héros séparés, le scénario est plus étoffé que dans «Star wars», et les décors plus fabuleux que jamais.

Les voyages de GulliverLes voyages de Gulliver

Du fameux roman de Jonathan Swift, il reste deux épisodes : Lilliput et Brobdingnag le pays des géants. L’équipe du film est celle qui fit, deux ans auparavant, le succès du «Septième voyage de Sinbad» : le producteur Charles Schneer et la Columbia, la vedette maison Kerwin Mathews (qui fut Sinbad et que nous découvrirons, quelques années plus tard en France, dans le rôle d’OSS 117), le musicien Bernard Herrman (qui travailla aussi beaucoup avec Hitchcock) et l’irremplaçable Ray Harryhausen. Comme les aventures de «Sinbad» ou de «Jason», conçues par la même équipe (seuls les réalisateurs changent souvent…), «Les voyages de Gulliver» se présente comme un divertissement familial avec un soupçon d’émotions fortes, beaucoup de charme et encore plus d’effets spéciaux. Ici, mis à part le crocodile que Gulliver combat, la plupart des effets du film sont des superpositions d’images. Il y a assez peu de marionnettes animées image par image selon le fameux procédé de la Dynamalion, mais le travail optique de cache contre-cache est d’une superbe précision. Fait à la main, il y a vingt cinq ans, par un artisan de génie, il est souvent digne de celui des hyper techniciens d’aujourd’hui travaillant sur ordinateur !

dimanche, novembre 9th, 2014 Mes sujets chauds Pas de commentaire