Archive for avril, 2015

This is Elvis

PRESLEYLes nostalgiques du bon vieux rock et les collectionneurs seront ravis d’apprendre la sortie de «This is Elvis», une cassette qui retrace la vie et la fin d’Elvis Presley, avec même une habile reconstitution de son enfance. Les puristes seront peut-être choqués par les quelques sosies employés à cet effet, et qui rendent la première partie un peu longue. Puis intéressantes sont les séquences «live» repiquées sur les émissions de TV et les diverses prestations du King, notamment sa performance au «Ed Sullivan show», ainsi que les extraits de ses meilleurs films. Dommage que pour certaines interviews Elvis ait été remplacé par des imitateurs peu convaincants comme si les documents réels étaient inexistants. En revanche, la cassette offre quelques moments émouvants, notamment sur les derniers jours du King. A voir pour ces séquences inédites, et tout simplement pour retrouver le charme et la voix irremplaçables de celui qui reste l’initiateur de tout le rock musique.

K7 en stéréo : à quand le vrai départ?

En 1985, les fabricants et importateurs de matériels vidéo ont décidé de jouer la carte du magnétoscope stéréo et/ou hifi. JVC, Océanic, le groupe Thomson lancent dès ce mois-ci de nouveaux modèles aux normes hifi (son mono ou stéréo, mais de qualité supérieure) ou simplement stéréo. Ils viennent s’ajouter aux différents appareils sortis fin 84. Cette offensive des fabricants est confortée par une étude du marché français qui prévoit que le parc des magnétoscopes. VHS stéréo et/ou hifi va passer de 40 000 à 220 000 exemplaires d’ici fin 85.

jeudi, avril 23rd, 2015 Mes sujets chauds Pas de commentaire

Des clips, oui. Mais aussi des concerts en version intégrale !

Les hasards de l’actualité vidéocassette musicale font parfois bien les choses, en nous permettant, à travers six parutions récentes, de faire le point sur un genre et les différentes manières de l’aborder et de l’offrir aux vidéophiles. Pour Johnny Hallyday, France Gall, Police, il s’agit de l’intégralité d’un de leurs concerts. Avec Bryan Adams, Styx, la vidéo se fait concept, mise en scène d’un album. Pour Joan Armatrading l’occasion d’un reportage permet une rétrospective de sa carrière. Guy Job, le réalisateur de Johnny Hallyday au Zénith 84 (Polygram Vidéo) a employé les grands moyens, un impressionnant dispositif à la dimension de la mise en scène et les décors imaginés par Hilton McConnico, un jeune homme que son travail au cinéma a déjà rendu célèbre (notamment avec Benneix et vidéo de Buzy). Peu importe que l’on aime ou pas Hallyday, force est de reconnaître, grâce ici à Guy Job, que Johnny, l’idole amaigrie et rajeunie, n’a pas lésiné sur les moyens : ce point gigantesque, ganté de cuir noir qui apparaît du fond de la scène pour l’ouverture et délivre le chanteur habillé de satin noir pailleté, les danseurs et figurants qui miment les scènes de bagarres, danses érotiques et strip-tease, décors et lumières, sans parler du déploiement sonore avec guitares, cuivres et choristes. Les caméras sans artifices, sans virtuosité gratuite se font les témoins de cette débauche scénique et de l’énergie que la figure centrale offre avec une joie visible. On note une utilisation intelligente des gros plans, le refus des surimpressions clichés. Un beau travail pour un superbe show (2h30). Regrettons seulement le choix des musiciens qui entourent Hallyday, des bûcherons sans élégance et qui alignent avec complaisance toutes les fautes de mauvais goût du rock que l’on dit hard. Mais, bien sûr, ceci est une autre histoire qui dépasse la vidéo. Guy Job est encore aux commandes pour «immortaliser» le Show France Gall sur la scène du Zénith (Warner Home Vidéo). L’homme aux caméras ne peut bien sûr faire aucun miracle : les images ne seront que le reflet fidèle d’une performance gentillette, sans magie et fort loin de ce qu’elle prétend être, c’est-à-dire du rock. Pour amateurs seulement. La tournée Synchronicity (du nom de leur album) qui a conduit Police à travers le monde se devait d’avoir un témoignage en images. Alors que l’on attend toujours un album live, la vidéo The Police synchronicity concert est déjà disponible (RCA/Columbia), 75 minutes filmées par Godley and Creme, les maîtres du vidéo-clip anglais. Alors que Guy Job fait dans le classique, les réalisateurs anglais se permettent plus de fantaisie en pénétrant, grâce aux caméras mobiles, sur la scène, en essayant de capturer la tension des visages, le charisme de Sting le chanteur.concerts Dans ce concert « best of », puisque tous les tubes sont interprétés, Godley and Creme vont même pour Everybreathyoutake jusqu’à employer le noir et blanc, rappel du clip. Beau et somptueux concert, couleurs chaudes et fièvre garantie, seul regret, le son (faute de Dolby beaucoup de souffle) ne restitue que très mal la subtilité des arrangements, et le travail savant, souple et clair du son qui a fait pourtant la réputation de ce groupe star. C’est Steve Barron, le réalisateur d’Electric Dreams (primé à Avoriaz) qui a mis en scène, sous forme d’une suite de vidéoclips, le dernier album de la star montante Bryan Adams (Reckless/RCA Columbia). Un second couteau qui parvient à la lumière du grand jour après des années de galères. Le savoir faire évident du réalisateur, l’utilisation artistique du noir et blanc, un sens du cadrage, un montage nerveux et efficace donne un relief certain à ce rock de série B. Styx est ce genre de groupe dont raffole -la FM américaine, un rock banalisé, bien produit, sans vedette, parfait pour vous accompagner sur les longues autoroutes américaines. Gaught in the act… Styx… -live (RCA-Columbia) ouvre sur une fiction : la majorité morale a tué le rock en brûlant les disques et en emprisonnant les rock stars. Mais des fans vont se rebeller et devenir des terroristes, en piratant notamment le satellite national. Kilroy, la plus grande des rock stars va attaquer ses gardes, des robots, et s’enfuir de sa prison. C’est ce thème un peu simpliste, très bande dessinée héroic fantasy, qui est au centre du concept album de Styx, Kilroy was here. On assiste ensuite à une heure de concert live du groupe qui interprète la plupart de ses classiques. La mise en scène, pas plus que le groupe qui en est le prétexte, n’est d’un grand intérêt artistique. Mais on peut être plus sensible à un autre aspect de la vidéo musical, le reportage. Joan Arma trading track record (RCA-Columbia) montre la chanteuse noire qui se rend en pèlerinage dans l’île des Caraïbes où elle est née et qu’elle quitta à l’âge de trois ans pour aller vivre en Angleterre. L’occasion de repartir à la recherche de ses racines est donnée à Joan Arma trading par les fêtes qui célèbrent l’indépendance de St Kiffs. Elle visite sa maison natale, rencontre ceux qui connurent son père, découvre la musique que jouent les habitants de l’île, le calypso et celle sur laquelle ils dansent, le reggae. Elle parle de son enfance, raconte ses émotions, le tout avec des inserts, bouts de concerts filmés, clips, etc. On retrouve ensuite la star black au cours d’une tournée aux USA. Le film se termine par de larges extraits d’un show donné à Sidney en Australie. Une occasion de mieux connaître cette chanteuse de rock originale, superstar en Angleterre, aux USA et presque ignorée chez nous. Dans les fournées de plus en plus abondantes de vidéo-clips que nous offre la télévision, au milieu d’un grand nombre de choses médiocres, quelques bonnes surprises. Tout d’abord le Sex crime des Eurythmics avec comme support visuel des images du film de Michael Rudford, 1984, une musique et des chansons qui auraient du constituer la bande son du film. Frank Sinatra a lui aussi son clip : pour L.A. ismy Lady, il n’apparaît qu’une seule fois au côté de Michael Jackson, mais il s’offre des invités de choix : Dean Martin, Quincy Jones, et bien sûr toutes les images clichés de la cité mythique, des patineurs de Venise aux étoiles d’Hollywood boulevard. Lou Red symbolise, lui, New York, et dans Myred joystick la ville est présente à travers ses créatures, ses briques rouges, ses rues et ce fameux « manche » pour jeu vidéo. Glamour et voiles transparents beau éphèbes et chorégraphie pour le Swept away de Diana Ross. L’autre nouvelle star américaine, Madonna, a été filmée à Venise pour Like a virgin, gondoles, vieilles pierres, mais aussi fauves en liberté. Symbolisme un peu primaire, mais refrain entêtant et sex-appeal évident de cette poupée new-yorkaise, reine des discothèques. Avec Victims, Culture Club fait dans le Busby Berkeley, pyramides de musiciens, et chorégraphies développées à l’infini dans les tons pastel, Boy George bien évidemment au premier plan. Retour de vétérans sous le nom de The Honey drippers, Robert Plant, Jimmy Page, Jeff Beck et du rock en roll ; Rockin’ at midnight avec Robert Plant au milieu d’images d’époque, surprises parties de l’avant fièvre du samedi soir. Clip plus classique pour Sea of love. Pour Passengers, Elton John est resté fidèle à la French Riviera pour une comédie musicale dans la tradition. Belles images de vie nocturne pour I love the night de Chris de Burgh, et pour l’exotique One night in Bangkok de Murray Head. Clip fauché rigolo avec images piratées pour le fou chantant Joe King Carasco (Look currents events), démesure et gros effets pour le Modern girl de MeatLoaf. Mentions spéciales : d’abord pour The judgement is the miror du groupe Dali’s Car (un ex-Bauhaus et un ex-Japan), bel hommage surréaliste en noir et blanc au maître espagnol ; beauté des décors et références heureuses au cinéma d’un Bunuel. Autre réussite, le clip de l’ex-Eagle Don Henley tourné par Mondino. On reconnaît tout de suite la patte du maître français : le noir et blanc, la photo dépouillée, les plans longs, les travellings lents, un sens magistral du cadre. Premier clip tourné par un Français pour un artiste américain… Champagne pour tout le monde !

mardi, avril 14th, 2015 Mes sujets chauds Pas de commentaire