Archive for juillet, 2015

Cotton club

Cotton clubLe tournage de «Cotton Club» prenait des airs de guerre des gangs. Le gang des Zoetrope Studios fomentait un coup de — cœur et de fric — destiné à renverser les valeurs d’un Hollywood mort-vivant. Côté cœur et fric, l’opération fut dirigée par le parrain Coppola Francis Ford ! On pu enfin assister à la projection de «Cotton Club». Sortis de leurs limousines noires, les adversaires de Coppola allaient enfin pénétrer l’univers du «Cotton Club». Ce dernier avait tout du chef-d’œuvre. Et pour cause, il s’agit bien d’un chef-d’œuvre. Pas la peine de s’endormir le sens critique avec dix lignes d’adjectifs au superlatif, courez-y, faites la queue devant le cinéma. C’est du grand spectacle. La vie d’un cabaret dans les années 30: le Cotton Club. C’est le découpage en morceaux de Harlem : un peu noir, un peu juif, un peu irlandais, un peu italien, et puis portoricain… c’est le plaidoyer pro domo pour une Amérique multiraciale. Plus que des acteurs, Coppola nous montre des gueules. Des gueules qui, à elles seules, racontent l’histoire de leurs communautés. Et puis Richard Gere — superbe en future star du parlant — et Diane Lane — sublime en Diva —. Mieux vaut arrêter là. Les adjectifs passe-partout arrivent au galop et ne sauraient rendre l’atmosphère du film. Je leur préfère les grands morceaux de tango, de claquettes, de jazz et de charleston qui sont les battements de cœur de «Cotton Club».

PalacePalace

«Palace», c’est la prison dorée des prisonniers français, au cœur de l’Allemagne. Rois de la combine et des bonnes planques, jouant sur le laxisme de leurs gardiens, ils vivent une existence paisible et douillette, attendant que le conflit s’épuise. Un des taulards, Robert Morland réquisitionné en qualité de pianiste dans un grand hôtel, ne songe même plus à quitter sa geôle. Il est heureux. La directrice de l’établissement est sa maîtresse. Mais l’arrivée de son frère, un évadé, va bouleverser ses habitudes. Lucien, lui, veut à tout prix retourner en France… A mi-chemin du «Caporal épinglé» et de «La grande évasion», toute proportion gardée, «Palace» c’est aussi et surtout un histoire d’hommes. Celle de deux frères que tout réunit et que tout différencie. Molinaro sait de quoi il parle lorsqu’il s’agit de raconter l’amitié. Rappelez-vous du magnifique «L’emmerdeur». Claude Brasseur est excellent en combinard au cœur tendre. Il renoue avec ces personnages un peu roublards, qu’il affectionne. Et Daniel Auteuil, en baroudeur fougueux, monte au créneau tout feu, toute flamme, avec humour et inconscience.

samedi, juillet 18th, 2015 Mes sujets chauds Pas de commentaire

Le magnéto à turbo

magnétotoscopeDès le premier contact on se demande où sont passées les touches de fonction habituelles : la façade avant est superbement élégante, et très nue : elle se sépare en deux zones, une foncée en haut, l’autre, métallisée, en bas. Dans la première, on trouve le chargement frontal de la cassette, et une large fenêtre d’affichage. La seconde n’est qu’un paravent : le panneau métallisé bascule, et révèle un luxueux tableau de bord, où l’on retrouve enfin les commandes classiques. Tout à fait à gauche, des touches colorées en bleu, vert et rouge, commandent les fonctions de lecture, enregistrement, rembobinage avant ou arrière avec possibilité de visualisation, pause/arrêt sur image, et défilement image par image. Ce sont des touches plates, sans relief, qui réagissent à la moindre pression. L’enregistrement se déclenche à l’aide d’une seule touche, la rouge, un peu à l’écart : très bien. Mais dommage que la recherche visuelle avant ou arrière ne s’enclenche qu’en maintenant le doigt appuyé en permanence. Cette manipulation désagréable a pourtant été largement abandonnée chez de nombreux fabricants. Quant à l’absence de ralenti, faut-il vraiment la regretter. L’usage a démontré que ce n’était qu’un gadget. Mais le NV 730 F, en haut de gamme qui se respecte, aurait pu en disposer. En continuant l’exploration du tableau de bord vers la droite, on découvre le clavier de programmation. Capacité maximale : 8 enregistrements différés sur 14 jours. Suffisant. La manipulation est une des plus simples que nous ayons rencontrées : jour, heure et minutes ont chacun deux touches, une + et une —. Ainsi sont indiqués, très facilement, l’heure de départ de l’enregistrement, et son canal (affichage instantané dans la fenêtre, devant un symbole départ). On rentre ensuite, de la même façon, l’heure de fin d’enregistrement (symbole fin sur l’affichage). C’est tout. Le confort de la manipulation vient du fait qu’on n’a pas à commuter entre diverses fonctions pour passer du jour aux heures, des heures aux minutes, puis au canal, etc., mais que chaque donnée de la programmation a ses touches propres, clairement indiquées. Il est inutile de se mettre en mode programmation, comme sur la plupart des scopes, et donc de risquer de tout détruire en voulant vérifier. La pression d’une seule touche affiche les différents programmes mémorisés, avec successivement leur heure de départ et de fin, sans aucun risque de perturbation. . Enfin, à l’extrême droite du tableau de bord, il y a trois molettes : le classique alignement, ou tracking, un réglage de la stabilité verticale, et un dosage du contraste de l’image. Comme d’habitude, le résultat de ce dernier est aussi subtil que contestable. Les particularités du Panasonic ne s’arrêtent pas là. Comme le dernier Akaï, il dispose de deux vitesses d’enregistrement : normale ou double. Au maximum, on peut donc avoir 8 heures d’enregistrement sur une cassette VHS de 4 heures. Rude coup pour le V 2000. Cette fois, il n’y a même pas à retourner la cassette ! Mais la médaille a son revers : en enregistrement double, on stocke le double d’informations vidéo et son sur une bande qui ne s’est ni élargie ni allongée. On perd donc nettement en qualité d’image et de son. Un test facile ? Une émission de Canal Plus, enregistrée, codée en vitesse normale, et relue, est fort bien décodée. En enregistrement double plus de son, plus de décodage, le signal est trop affaibli et perverti. On passera aisément sur cette dégradation du signal face aux avantages que procure la double durée de nombreux enregistrements différés peuvent trouver trace sur une seule cassette, et les programmations au long cours ont enfin un sens. Quant aux diverses manipulations, aucune inquiétude. En enregistrement, on détermine la vitesse par un seul commutateur. A la lecture, l’appareil reconnaît automatiquement la vitesse à adopter, et cela, même entre deux séquences différentes sur une même bande. Une faiblesse à cette automatisation : il est arrivé que des bandes enregistrées sur un autre scope, à vitesse normale, soient considérées par le Panasonic comme des enregistrements doubles. D’où une image totalement brouillée et un son inaudible. Pour certaines, un réglage de l’alignement y a remédié, mais pas pour toutes. Mention spéciale pour la fenêtre d’affichage : outre l’heure, le jour, et un compteur de défilement de bande mécanique (on l’aurait préféré en temps réel), elle fourmille d’indications. Vous êtes en lecture, il s’écrit «lecture», plus une flèche vers la droite. Vous êtes en enregistrement, «enregistrement» s’affiche. Des symboles, identiques à ceux des touches, signalent les autres fonctions en cours (pause, image/image, accéléré). La source vidéo (symbole caméra ou tuner) et la vitesse d’enregistrement (SP pour normale, LP pour double durée) trouvent aussi leur place. De très astucieux jeux de couleurs entre les symboles aident aussi à les différencier : parfait. Le NV 730 F a quatre têtes vidéo. L’image est franchement bonne, l’arrêt sur image très stable. Le son est aussi particulièrement réussi, sans que pourtant aucune trouvaille technique n’explique cette performance. Un reproche : la vitesse d’embobinage ou de rembobinage laisse à désirer. Plus de 1,5 supérieure à celle de la plupart des scopes. De la même façon, les opérations de calage de la bande dès qu’une fonction est enclenchée sont assez lentes. En revanche, il ne faut pas tarir d’éloges sur la télécommande infrarouge, livrée à l’achat. 16 touches pour les 16 canaux disponibles : pas de fastidieux défilement par + ou —. Cette fois, il faut enfoncer deux touches pour enregistrer. C’est une sécurité logique sur un objet qui vole de mains en mains. Enfin, les touches de fonction sont aussi belles, larges et distinctes que sur un scope : on ne se trompe pas, on n’en presse pas deux à la fois si on a le malheur d’avoir les doigts un peu gros… Les autres caractéristiques du Panasonic NV 730 F n’ont rien de surprenant : 16 canaux VHF et UHF qu’on règle manuellement (pas de recherche automatique des émetteurs), et des branchements sans problème à l’arrière (pas de péritélévision pour Canal Plus, mais on ne peut pas demander l’impossible). Bref, un bilan largement positif dont on retiendra surtout, en bien, la qualité d’image et de son, la double vitesse, la programmation facile, et la superbe télécommande. Au chapitre des doléances, on aurait souhaité un fonctionnement plus rapide (calage, rembobinage) et des touches de recherche accélérée à enclenchement. Son prix : 8 200 francs environ.

mardi, juillet 14th, 2015 Mes sujets chauds Pas de commentaire