Archive for juin, 2014

Jésus de Montréal

Jésus de Montréal Le réalisateur canadien du « Déclin de l’empire américain » nous offre ici un film « fourre-tout » très séduisant, mêlant allègrement humour et drame, spectacle du Chemin de Croix et don d’organes, peinture du monde contemporain et du jeu culturel… Un jeune comédien entraîne, dans une série de représentations de la « Passion du Christ » (jouées autour de la basilique du Mont Royal, qui surplombe Montréal), quelques comédiens locaux qui cachetonnent et une belle étrangère, fille un peu paumée, mannequin quittant une glorieuse carrière de femme-objet pour s’épanouir en tant que comédienne. Le groupe se prend au jeu et monte un psychodrame religieux qui pose les vraies questions et refuse les images toutes faites. Les réactions des autorités ecclésiastiques ne se font pas attendre. Pourtant, ce psy-show est superbement beau à voir et puissant en émotions… Arcand parle de la charité bafouée, de la foi, de lui-même. Son film manque un peu d’unité, mais sent fort bon la générosité. Lothaire Bluteau est étonnant en acteur inspiré par son interprétation du Christ. Et Catherine Wilkening n’a jamais mieux été utilisée dans un rôle qui l’éloigne enfin des hystériques sexuelles.

Splendor

SplendorSplendor ! Comme tous les noms ronflants de ces petites salles de quartier, il symbolise à merveille l’illusion du cinéma. Fauteuils de velours rouge, hall de faux marbre, grand escalier et cérémonial de l’ouvreuse en robe moulante. Pendant plus de quarante ans, dans ce décor de rêve, fut célébré le culte fantasmatique sur grand écran. Aujourd’hui, le Splendor vient d’être vendu pour devenir un supermarché. Dans le hall, son propriétaire, Jordan (Mastroianni) se souvient. Depuis son enfance, lorsqu’il suivait son père, projectionniste ambulant, de village en village, jusqu’à l’époque faste des années 50-60 z les grandes découvertes cinéphiliques, et la concurrence acharnée du curé à la Don Camillo qui ouvre, dans son village, une salle catholique. C’est fini. On décloue les tentures, on arrache la moquette… Mais Jordan rêve encore, il rêve que tous reviennent, que le miracle arrive, que le cinéma renaît de ses cendres, dans la paix et l’harmonie universelle. Images émouvantes et magiques. Le cinéma est mort, vive le cinéma !

dimanche, juin 15th, 2014 Mes sujets chauds Pas de commentaire