Archive for mars, 2015

Le gag rend l’improvisation impossible

Claude Zidi aime les gags : «Un gag, ça se prépare. Il y a quelquefois des problèmes techniques. Je me souviens avoir attendu des heures qu’une statue se baisse. Dans «Les fous du stade», une statue portant une torche devait se plier pour passer sous un pont. A l’intérieur, il y avait une mécanique incroyable qui a mis une demi-journée à fonctionner correctement. Il y a aussi la tuyauterie de la baignoire de «La course à l’échalote», pleine d’eau, et qui devait basculer avec Richard et Birkin dedans. La maison était détruite et la baignoire tenait en équilibre sur les tuyaux. Ça a été un gros travail d’effets spéciaux. Les films burlesques reposent sur des gags visuels, donc des mécanismes. Un accessoire apparemment tout simple peut demander énormément de travail. Dans «Bête mais discipliné», que j’ai réalisé en 1978 avec Jacques Villeret, il y avait un œil qui clignotait.Claude Zidi 2 On a du trouver un borgne pour lui mettre un œil de verre avec une lampe à l’intérieur et un fil courant le long de la tempe, dissimulé sous le maquillage. Il a fallu deux mois pour mettre le gag au point. Ça rend impossible toute improvisation quand on filme. Le tournage, ce n’est pas le moment des idées, c’est le moment de la mise en scène. Je répète beaucoup avec les techniciens, mais peu avec les comédiens, pour ne pas perdre leur spontanéité. Je ne pense pas être un grand directeur d’acteurs. Je préfère écrire pour des comédiens précis, mais, pour moi, la direction de comédiens et les indications de jeu sont déjà dans le scénario, dans la description des scènes et également dans les répliques». Après le triomphe des «Ripoux», Zidi réalise «Les rois du gag», une nouvelle étape dans sa carrière : «C’est un film assez profondément autobiographique… et c’est peut-être mon dernier tour à travers les mille et un gags burlesques. Le film est autant «de» gags que «sur les» gags. Je parle de mon métier de gagman. Pendant dix ans, j’ai passé mon temps à essayer de trouver des gags que je notais dans des petits cahiers pour les tourner un jour. Gérard Jugnot et Thierry Lhermitte travaillent pour la vedette d’un show TV qui est interprétée par Michel Serrault. Les relations sont orageuses… On peut avoir des problèmes sentimentaux ou de santé, mais il faut faire comique. Il faut fournir. On est un peu les forçats du rire. C’est de toute cette expérience que je parle dans «Les rois du gag».

lundi, mars 23rd, 2015 Mes sujets chauds Pas de commentaire

Journal hard pour vidéoclubs

Journal hardBonne nouvelle pour les vidéoclubs qui ont un rayon X ou érotique important : ils peuvent désormais devenir distributeurs de Projextion privée, le seul journal spécialisé dans l’actualité du cinéma et de la Vidéo X. Vendu jusque là par correspondance, Projextion privée, en s’implantant en vidéoclub, permettra aux exploitants de mieux sélectionner les nouveautés du genre, d’offrir un service supplémentaire à leurs clients… et de réaliser un bonus non négligeable sur leur chiffre d’affaires. Vendu sous blister plastique, Projextion privée possède de nombreux atouts pour séduire les amateurs de hard : grandes photos, critiques des nouveautés, hit parade, interviews de stars du X, petites annonces, etc. Pour tous renseignements sur les conditions de distribution : Movie’s, 38, rue de Lisbonne, 75008 Paris. Tél : 563.03.10. Les 100 premiers vidéoclubs distributeurs recevront gratuitement un poster érotique et seront listés dans le carnet des adresses pilotes du journal.

Claude Zidi : votez ripoux

Claude ZidiCas pour ainsi dire unique dans le cinéma français, aucun film de Claude Zidi n’a perdu d’argent. De plus, ils ont tous été bénéficiaires, et bien placés au box-office. Depuis le tout premier film, «Les bidasses en folie» en 1971, le public est au rendez-vous et la presse fait un peu la fine bouche. On s’est vite aperçu que Zidi est un bon technicien du gag, qu’il sait filmer et qu’il a des idées. Mais, pour une bonne partie de la critique cinématographique, faire rire populaire et faire des entrées… c’est forcément suspect. Puis il y a eu «Les ripoux». L’enthousiasme a été général : des papiers superbes, déjà presque 900 000 entrées sur Paris, une cassette vidéo qui s’annonce déjà comme un must et cinq nominations aux Césars… Soudain Claude Zidi devient «le» cinéaste comique… L’homme du moment ! Pourtant Zidi existe depuis seize films en treize ans. Ca se sent gros comme «Le camion» de Marguerite Duras, que dix ans après te public, les maniaques de la politique des auteurs vont (enfin !) redécouvrir l’œuvre du «maître». Zidi, lui, reste prudent mais heureux : «Il y a toujours des films qui ont la grâce. On ne sait pas d’où ça vient. Je suis sensible à ce que dit la presse. Surtout moi qui lit quasiment tous les journaux. Je comprends que certains critiques n’aiment pas mes films ou qu’ils préfèrent des films plus ambitieux et plus originaux… Le succès des «Ripoux» m’a un peu rassuré sur eux. Je pensais qu’ils avaient un casier judiciaire définitif sur moi et puis, non ! Ils ont vu le film, l’on aimé et l’ont dit. Finalement, je trouve ça rassurant qu’il n’y ait pas marqué quelque part : «Zidi, interdit d’aimer» ! Je n’aime pas tellement regarder en arrière. Il n’y a que les journalistes qui m’y obligent. Mes films vivent leur vie. Tant pis pour eux s’ils vieillissent mal. Ca leur apprendra. Une fois qu’ils existent, ils vous échappent complètement. Ils ont des vies étonnantes. Qui aurait prévu que «Les ripoux» donnerait peut-être lieu à un remake aux Etats-Unis et que le film sortirait à New York en mars prochain ? Le prochain sera peut-être un bide, personne ne sait. Le succès coince autant que l’échec. Il est aussi stressant. Il y a un traumatisme du succès comme de l’échec. Bien sûr, je préfère le premier !». Pour Claude Zidi, tout à commencéen 1971. Les Charlots, petit orchestre français pop, tournait un film qui avait connu un joli succès : «La grande java» de Philippe Clair, avec Francis Blanche. «J’étais technicien, opérateur de- prise de vue. C’est Philippe Clair qui m’a fait passer à la réalisation. On travaillait ensemble au découpage de «La grande java» dont je faisais la photographie. J’ai écrit des gags et on les a rajoutés. Puis Michel Ardant m’a proposé de réaliser le nouveau Charlots : «Les bidasses en folie». Le sujet des «Bidasses en folie» est simple : quatre jeunes, pour monter leur orchestre, se lancent dans un tas de petits boulots qui tournent vite à la catastrophe. Mais ils reçoivent leur feuille de route et doivent partir au service militaire où leur manière d’obéir aux ordres ne fait pas l’unanimité de leurs supérieurs… On sent tout de suite que, autant dans le burlesque quotidien que dans la farce troupière, le scénario imaginé par Claude Zidi est d’abord prétexte aux gags. Les films qu’il tournera ensuite, toujours avec les Charlots, seront du même style.«Les fous du stade» en 1972,où quatre campeurs, de passage dans un village de Provence qui doit recevoir la visite de la flamme olympique, sèment la panique aux alentours. «Le grand bazar», en 1973, où quatre jeunes ouvriers défendent une vieille épicerie contre le supermarché qui s’est installé en face. Et enfin, en 1975, « Les bidasses s’en vont en guerre » où les quatre troufions défendent une ferme très «Larzac» contre l’armée qui veut l’investir. Souvent dans les films burlesques, on part d’une liste de gags qu’on veut mettre dans le film et on essaie de trouver des situations qui permettent d’y arriver. Onimagine des scénarios très linéaires. Beaucoup de choses passent aussi par le comédien. J’ai eu la chance de tourner avec quelques remarquables tempéraments comiques… Les Charlots, c’était une grande jeunesse, une joie de vivre, une très grande décontraction. On pouvait aller très loin dans la folie loufoque». Parmi les autres tempéraments comiques avec qui il a travaillé, Claude Zidi se souvent de trois «très» grands : «Pierre Richard, c’est extraordinaire. C’est du dessin animé. On retrouve ça aussi chez de Funès qui est une sorte de personnage à la Tex Avery. Il est assez près de Pierre Richard. Quant à Coluche, c’est à la fois une énorme personnalité et une qualité de comédien assez fin. Quand il a tourné dans «L’aile ou la cuisse », à égalité sur l’affiche avec de Funès, ce n’était pas encore une vedette de cinéma. Je l’avais vu au théâtre et je le suivais depuis longtemps. C’était évident qu’il était un grand comédien de comédie, mais aussi de tragédie – et il l’a prouvé. Il a juste fallu en convaincre les autres». Avec Pierre Richard, Claude Zidi a tourné deux films : «La moutarde me monte au nez», en 1974, avec Jane. Birkin, et «La course à l’échalote», en 1975, avec… Jane Birkin. Tout en gardant son sens du rythme comique et son goût pour les gags burlesques, Zidi va profiter du couple Pierre Richard-Jane Birkin pour étoffer les caractères, pour augmenter la dimension humaine de ses personnages. Dans «La moutarde me monte au nez», Richard le prof, qui écrit des articles à scandale pour un copain, va devoir affronter une star de cinéma au caractère peu souple. Dans «La course à l’échalote», le couple est presque côte à côte. Pierre Richard, l’employé de banque, et sa jeune maîtresse anglaise se lancent dans une course-poursuite contre des voleurs de fonds et la transforment vite en… course au trésor. La recette des comédies de Zidi est très au point. Et Zidi travaille en équipe avec scénaristes et dialoguistes : «C’est très agréable. On parle, on trouve des idées, on élimine. Mais, très souvent, je réécris seul. Quelquefois l’un de nous rit en racontant le gag qu’il a imaginé et les deux autres le regardent atterrés. Il faut convaincre l’autre. Il y a des séances pénibles et déprimantes où on ne trouve rien et où on démolit les acquisitions de la veille. Mais il y a aussi ces séances euphorisantes où le scénario avance à grands pas… Le plus facile, c’est l’affrontement entre deux personnages. C’est une vieille recette souvent utilisée, mais qui marche toujours. Il y a eu toute une période où, dans mes films, un homme essayait de récupérer une femme…» Après Pierre Richard, Claude Zidi a fait de Louis de Funès un critique gastronomique dans «L’aile ou la cuisse», en 1976, et un industriel pollueur, véreux, ruiné et contrecarré dans ses vues politiques par son épouse Annie Girardot, dans «La zizanie», en 1977. C’est ensuite la période Coluche, déjà amorcée avec «L’aile ou la cuisse» et confirmée par«L’inspecteur la bavure», en 1981, avec Gérard Depardieu, puis «Banzaï», en 1983. En inspecteur de police stagiaire et maladroit ou en employé d’organisme de secours vacances, Coluche a eu souvent maille à partir avec les dames, fille à papa qui se prend pour une journaliste ou fiancée à qui il doit mentir sur ses déplacements. Il y a eu aussi Belmondo, en 1978, dans «L’animal» ou une poignée de jeunes espoirs (dont Daniel Auteuil) dans les deux «sous-doués» («Les sous-doués passent leur bac» en 1980 et «Les sous-doués en vacances» en 1982).

lundi, mars 9th, 2015 Mes sujets chauds Pas de commentaire