Archive for février, 2015

La vidéo de la France profonde

Depuis quelques mois, les professionnels de la vente par correspondance ont pris une part prépondérante dans le marché de la vidéo, à l’image des nombreuses pages de publicité qu’ils prennent dans PPZ. Parallèlement aux grossistes, ils sont devenus des partenaires idéaux pour les éditeurs dans la distribution des cassettes. Général Vidéo, Illel, Vidéo George V ou PPZ Service sont autant de labels qui proposent toutes sortes de produits, des cassettes vierges aux cordons en passant par les antennes et les démagnétiseurs de têtes vidéo. Mais l’essentiel de leur commerce concerne les vidéocassettes préenregistrées, à la vente bien entendu. Tous les éditeurs et surtout ceux de films X, voient leurs cassettes se vendre comme des petits pains à une clientèle que leurs représentants ne parviennent pas à atteindre. «La grande majorité de nos clients habite dans des petites villes et même dans des villages. Il est évident que les vidéophiles de Paris ou de la région parisienne s’adressent directement à nos magasins, supports indispensables de la VPC» (traduisez vente par correspondance), confie M. Jordane de Jordane Vidéo. Une situation que confirme Vincent Bataille, gérant de CIC-3M : «La vente par correspondance est pour les éditeurs un outil fort appréciable. Elle permet à un certain nombre de petits vidéoclubs, à des comités d’entreprise et à des vidéophiles de province, d’être fournis en vidéocassettes». La question est alors de savoir quels produits intéressent cette clientèle assez particulière. Là les avis sont partagés. André Touaty, de PPZ Service, avoue : «Quand nous avons débuté cette activité, en octobre 1981, tous les programmes quels que soient leurs genres, étaient achetés par notre clientèle. Aujourd’hui, les films standards sont trop chers pour la VPC. Seuls les films X, les programmes pour enfants ou musicaux sont des créneaux parfaitement exploités». Cet argument ne semble pas très valable pour M. Baudet, de Vidéo George V : «Tous les genres de programmes intéressent notre clientèle. Les films X représentent une faible part de nos bénéfices. J’explique cela par le fait que nous proposons peu de X, uniquement d’ailleurs des films de qualité. Nous considérons qu’il y a trop de produits médiocres et que la marché est trop concurrencé». Illel Vidéo, pour sa part, pense que la solution du problème est ailleurs : « Quel que soit le programme proposé, l’élément clef est le prix. Nous pouvons tout vendre. Au départ, nous n’avons pas voulu jouer la carte des films pornographiques pour ménager notre image de marque. Mais comme ces productions sont très demandées, nous avons été forcés d’ajouter un rayon X, si j’ose dire, à notre catalogue. Malgré l’importance de ce marché, je dois souligner que nous vendons également beaucoup de films traditionnels à des prix attractifs. Cela réjouit, bien sûr, tous les éditeurs». Cassettes neuves ou d’occasion, titres anciens ou récents, films X ou traditionnels, tout se vend. Il suffit d’y mettre le prix… Au centre de ce débat, la guerre des prix semble titiller nos vendeurs. Sans s’étendre sur la question, on peut constater que la concurrence s’établit là, à coups de promotions et de braderies en tous genres. Ces opérations ne concernent pas, vous le pensez bien, les nouveaux titres. Les éditeurs ne pratiquent pas de remises plus importantes pour la vente par correspondance que pour leurs propres réseaux de distribution. Et ils sont tous d’accord pour affirmer que la VPC constitue un réseau complémentaire. Nous avons donc cherché à savoir comment fonctionnait, sur un plan logistique, ce système de distribution. «Chez Vidéo George V, nous avons quatre personnes qui travaillent uniquement sur la VPC. Elles sont chargées de réceptionner les bons de commande, d’organiser l’expédition des cassettes, de la gestion des stocks, etc. Nous avons parfois des problèmes avec les PTT et avec certains éditeurs qui ne nous livrent pas toujours dans les délais. Cela occasionne parfois des retards de livraison auprès de nos clients», annonce M. Baudet. Une équipe solide n’empêche pas les retards, nous l’avons constaté dans les quelques lettres de protestation que nous recevons mensuellement. André Touaty tient à répondre : «Il ne faut pas mettre ces retards uniquement sur le dos des postes. Un certain nombre d’éditeurs ne respecte pas les délais de livraison et l’équipe qui se consacre à la VPC a parfois du mal à satisfaire une clientèle qui est, par ailleurs, très fidèle». Le reste-t-elle quand elle reçoit des produits défectueux ou carrément hors d’usage ? «Nous nous engageons à échanger la ou les cassettes au moindre litige et nous remboursons même le client dans les cas extrêmes», dixit M. Illel. Chaque vendeur par correspondance expédie en moyenne 300 000 paquets par an, il est compréhensible qu’il y ait parfois quelques petites difficultés d’acheminement. Mais revenons maintenant au point de départ. à ce qui provoque la démarche de l’acheteur : la publicité. Cette publicité sans laquelle la vente par correspondance n’existerait pas. Nous avons été les premiers à le constater, les annonces de ce style ne sont pas des plus esthétiques et des plus soignées. «Nous devons mettre un maximum d’informations et surtout de tarifs dans un minimum de place, avoue André Touaty. C’est une question de rentabilité». Illel renchérit : «C’est vrai que nos publicités ne sont pas très jolies. Soit le client connaît le film et seul le prix l’intéresse, soit il ne connaît pas le film et il se sert du magazine lui-même pour en savoir plus. Pour résumer la situation, je vous dirai qu’un prix bas dans une annonce mal faite fonctionne mieux qu’une annonce de toute beauté avec un prix élevé». Efficacité et tarifs sont les termes qui reviennent fréquemment dans la bouche de ces commerçants qui sont loin d’être des philanthropes. Et quand on leur parle de l’avenir, ils sont encore une fois partagés sur la question. André Touaty encore : «La guerre des prix», le «bradage» à gogo est le fléau de notre profession. Si nous n’arrivons pas à nous entendre entre gens du métier, la VPC a un avenir précaire ». Les autres. comme Jordane Vidéo (dont les prix très bas agacent certains éditeurs) ou Vidéo George V croient que la VPC va aller en se développant. Ils espèrent même vendre plus de cassettes que les grossistes régionaux. Pour eux, la vente directe aux particuliers est indispensable dans un marché qui est amené à se développer avec la vente des matériels et donc de l’accroissement du parc de magnétoscopes. Conclusion, la VPC a un bel avenir si les différents concurrents parviennent à se mettre d’accord sur une politique commune de prix et s’ils réussissent à se faire soutenir encore plus activement par les éditeurs. Ces derniers ont tout intérêt à jouer cette carte. Pour eux, on ne vend jamais assez de cassettes…

lundi, février 16th, 2015 Mes sujets chauds Pas de commentaire

Donald se fâche

Comment est réellement Donald ? Le professeur Ludwig Von Dreck se penche sur le cas du fameux canardeau. C’est bien connu, le Duck râle tout le temps. C’est un irascible, nerveux, caractériel. Von Dreck se livre à des séances d’hypnose sur Donald qu’il veut rendre calme. Une machine à déballer des insultes doit amener DonaldDonald à acquérir du self-control, puis c’est un gramophone, par le tuyau duquel s’échappe une main décharnée et taquine ; ce sont ensuite les espiègles neveux, ces canetons fripons qui poussent Donald à bout ; il faut tester la capacité de Donald à vivre en bonne intelligence avec son voisinage, on lui colle un voisin gratiné… à la limite asocial. Et si l’on tentait un retour à la nature : une fleur prête sa corolle pour bercer le grand nerveux. Les traitements résistent. Quoi de mieux que l’armée pour mater une forte tété. Expérience vaine. On essaie la thérapie par le travail… ingrat, si possible. Enfin on tente une simulation de procès. Donald à la barre doit se prononcer au final : dix dollars US d’amende ou dix jours de vaisselle. Von Dreck a échoué. Devrons-nous attendre ton centenaire, Donald, pour que tu te calmes ? Quant à moi, je t’aime quand tu te fâches. Donald têtu, colérique, nous offre des gros plans savoureux : les deux billes rondes et noires tournent, une langue vipérine siffle et une voix caverneuse vocifère des jurons inaudibles, des membres gesticulent désarticulés. Et puis, après l’orage, Donald nous présente un visage angélique, des fossettes creusées de sourires juchés sur une marinière flanquée d’un nœud pap BCBG.

lundi, février 9th, 2015 Mes sujets chauds Pas de commentaire