Le gag rend l’improvisation impossible

Claude Zidi aime les gags : «Un gag, ça se prépare. Il y a quelquefois des problèmes techniques. Je me souviens avoir attendu des heures qu’une statue se baisse. Dans «Les fous du stade», une statue portant une torche devait se plier pour passer sous un pont. A l’intérieur, il y avait une mécanique incroyable qui a mis une demi-journée à fonctionner correctement. Il y a aussi la tuyauterie de la baignoire de «La course à l’échalote», pleine d’eau, et qui devait basculer avec Richard et Birkin dedans. La maison était détruite et la baignoire tenait en équilibre sur les tuyaux. Ça a été un gros travail d’effets spéciaux. Les films burlesques reposent sur des gags visuels, donc des mécanismes. Un accessoire apparemment tout simple peut demander énormément de travail. Dans «Bête mais discipliné», que j’ai réalisé en 1978 avec Jacques Villeret, il y avait un œil qui clignotait.Claude Zidi 2 On a du trouver un borgne pour lui mettre un œil de verre avec une lampe à l’intérieur et un fil courant le long de la tempe, dissimulé sous le maquillage. Il a fallu deux mois pour mettre le gag au point. Ça rend impossible toute improvisation quand on filme. Le tournage, ce n’est pas le moment des idées, c’est le moment de la mise en scène. Je répète beaucoup avec les techniciens, mais peu avec les comédiens, pour ne pas perdre leur spontanéité. Je ne pense pas être un grand directeur d’acteurs. Je préfère écrire pour des comédiens précis, mais, pour moi, la direction de comédiens et les indications de jeu sont déjà dans le scénario, dans la description des scènes et également dans les répliques». Après le triomphe des «Ripoux», Zidi réalise «Les rois du gag», une nouvelle étape dans sa carrière : «C’est un film assez profondément autobiographique… et c’est peut-être mon dernier tour à travers les mille et un gags burlesques. Le film est autant «de» gags que «sur les» gags. Je parle de mon métier de gagman. Pendant dix ans, j’ai passé mon temps à essayer de trouver des gags que je notais dans des petits cahiers pour les tourner un jour. Gérard Jugnot et Thierry Lhermitte travaillent pour la vedette d’un show TV qui est interprétée par Michel Serrault. Les relations sont orageuses… On peut avoir des problèmes sentimentaux ou de santé, mais il faut faire comique. Il faut fournir. On est un peu les forçats du rire. C’est de toute cette expérience que je parle dans «Les rois du gag».

lundi, mars 23rd, 2015 Mes sujets chauds

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