Journal hard pour vidéoclubs

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Claude Zidi : votez ripoux

Claude ZidiCas pour ainsi dire unique dans le cinéma français, aucun film de Claude Zidi n’a perdu d’argent. De plus, ils ont tous été bénéficiaires, et bien placés au box-office. Depuis le tout premier film, «Les bidasses en folie» en 1971, le public est au rendez-vous et la presse fait un peu la fine bouche. On s’est vite aperçu que Zidi est un bon technicien du gag, qu’il sait filmer et qu’il a des idées. Mais, pour une bonne partie de la critique cinématographique, faire rire populaire et faire des entrées… c’est forcément suspect. Puis il y a eu «Les ripoux». L’enthousiasme a été général : des papiers superbes, déjà presque 900 000 entrées sur Paris, une cassette vidéo qui s’annonce déjà comme un must et cinq nominations aux Césars… Soudain Claude Zidi devient «le» cinéaste comique… L’homme du moment ! Pourtant Zidi existe depuis seize films en treize ans. Ca se sent gros comme «Le camion» de Marguerite Duras, que dix ans après te public, les maniaques de la politique des auteurs vont (enfin !) redécouvrir l’œuvre du «maître». Zidi, lui, reste prudent mais heureux : «Il y a toujours des films qui ont la grâce. On ne sait pas d’où ça vient. Je suis sensible à ce que dit la presse. Surtout moi qui lit quasiment tous les journaux. Je comprends que certains critiques n’aiment pas mes films ou qu’ils préfèrent des films plus ambitieux et plus originaux… Le succès des «Ripoux» m’a un peu rassuré sur eux. Je pensais qu’ils avaient un casier judiciaire définitif sur moi et puis, non ! Ils ont vu le film, l’on aimé et l’ont dit. Finalement, je trouve ça rassurant qu’il n’y ait pas marqué quelque part : «Zidi, interdit d’aimer» ! Je n’aime pas tellement regarder en arrière. Il n’y a que les journalistes qui m’y obligent. Mes films vivent leur vie. Tant pis pour eux s’ils vieillissent mal. Ca leur apprendra. Une fois qu’ils existent, ils vous échappent complètement. Ils ont des vies étonnantes. Qui aurait prévu que «Les ripoux» donnerait peut-être lieu à un remake aux Etats-Unis et que le film sortirait à New York en mars prochain ? Le prochain sera peut-être un bide, personne ne sait. Le succès coince autant que l’échec. Il est aussi stressant. Il y a un traumatisme du succès comme de l’échec. Bien sûr, je préfère le premier !». Pour Claude Zidi, tout à commencéen 1971. Les Charlots, petit orchestre français pop, tournait un film qui avait connu un joli succès : «La grande java» de Philippe Clair, avec Francis Blanche. «J’étais technicien, opérateur de- prise de vue. C’est Philippe Clair qui m’a fait passer à la réalisation. On travaillait ensemble au découpage de «La grande java» dont je faisais la photographie. J’ai écrit des gags et on les a rajoutés. Puis Michel Ardant m’a proposé de réaliser le nouveau Charlots : «Les bidasses en folie». Le sujet des «Bidasses en folie» est simple : quatre jeunes, pour monter leur orchestre, se lancent dans un tas de petits boulots qui tournent vite à la catastrophe. Mais ils reçoivent leur feuille de route et doivent partir au service militaire où leur manière d’obéir aux ordres ne fait pas l’unanimité de leurs supérieurs… On sent tout de suite que, autant dans le burlesque quotidien que dans la farce troupière, le scénario imaginé par Claude Zidi est d’abord prétexte aux gags. Les films qu’il tournera ensuite, toujours avec les Charlots, seront du même style.«Les fous du stade» en 1972,où quatre campeurs, de passage dans un village de Provence qui doit recevoir la visite de la flamme olympique, sèment la panique aux alentours. «Le grand bazar», en 1973, où quatre jeunes ouvriers défendent une vieille épicerie contre le supermarché qui s’est installé en face. Et enfin, en 1975, « Les bidasses s’en vont en guerre » où les quatre troufions défendent une ferme très «Larzac» contre l’armée qui veut l’investir. Souvent dans les films burlesques, on part d’une liste de gags qu’on veut mettre dans le film et on essaie de trouver des situations qui permettent d’y arriver. Onimagine des scénarios très linéaires. Beaucoup de choses passent aussi par le comédien. J’ai eu la chance de tourner avec quelques remarquables tempéraments comiques… Les Charlots, c’était une grande jeunesse, une joie de vivre, une très grande décontraction. On pouvait aller très loin dans la folie loufoque». Parmi les autres tempéraments comiques avec qui il a travaillé, Claude Zidi se souvent de trois «très» grands : «Pierre Richard, c’est extraordinaire. C’est du dessin animé. On retrouve ça aussi chez de Funès qui est une sorte de personnage à la Tex Avery. Il est assez près de Pierre Richard. Quant à Coluche, c’est à la fois une énorme personnalité et une qualité de comédien assez fin. Quand il a tourné dans «L’aile ou la cuisse », à égalité sur l’affiche avec de Funès, ce n’était pas encore une vedette de cinéma. Je l’avais vu au théâtre et je le suivais depuis longtemps. C’était évident qu’il était un grand comédien de comédie, mais aussi de tragédie – et il l’a prouvé. Il a juste fallu en convaincre les autres». Avec Pierre Richard, Claude Zidi a tourné deux films : «La moutarde me monte au nez», en 1974, avec Jane. Birkin, et «La course à l’échalote», en 1975, avec… Jane Birkin. Tout en gardant son sens du rythme comique et son goût pour les gags burlesques, Zidi va profiter du couple Pierre Richard-Jane Birkin pour étoffer les caractères, pour augmenter la dimension humaine de ses personnages. Dans «La moutarde me monte au nez», Richard le prof, qui écrit des articles à scandale pour un copain, va devoir affronter une star de cinéma au caractère peu souple. Dans «La course à l’échalote», le couple est presque côte à côte. Pierre Richard, l’employé de banque, et sa jeune maîtresse anglaise se lancent dans une course-poursuite contre des voleurs de fonds et la transforment vite en… course au trésor. La recette des comédies de Zidi est très au point. Et Zidi travaille en équipe avec scénaristes et dialoguistes : «C’est très agréable. On parle, on trouve des idées, on élimine. Mais, très souvent, je réécris seul. Quelquefois l’un de nous rit en racontant le gag qu’il a imaginé et les deux autres le regardent atterrés. Il faut convaincre l’autre. Il y a des séances pénibles et déprimantes où on ne trouve rien et où on démolit les acquisitions de la veille. Mais il y a aussi ces séances euphorisantes où le scénario avance à grands pas… Le plus facile, c’est l’affrontement entre deux personnages. C’est une vieille recette souvent utilisée, mais qui marche toujours. Il y a eu toute une période où, dans mes films, un homme essayait de récupérer une femme…» Après Pierre Richard, Claude Zidi a fait de Louis de Funès un critique gastronomique dans «L’aile ou la cuisse», en 1976, et un industriel pollueur, véreux, ruiné et contrecarré dans ses vues politiques par son épouse Annie Girardot, dans «La zizanie», en 1977. C’est ensuite la période Coluche, déjà amorcée avec «L’aile ou la cuisse» et confirmée par«L’inspecteur la bavure», en 1981, avec Gérard Depardieu, puis «Banzaï», en 1983. En inspecteur de police stagiaire et maladroit ou en employé d’organisme de secours vacances, Coluche a eu souvent maille à partir avec les dames, fille à papa qui se prend pour une journaliste ou fiancée à qui il doit mentir sur ses déplacements. Il y a eu aussi Belmondo, en 1978, dans «L’animal» ou une poignée de jeunes espoirs (dont Daniel Auteuil) dans les deux «sous-doués» («Les sous-doués passent leur bac» en 1980 et «Les sous-doués en vacances» en 1982).

lundi, mars 9th, 2015 Mes sujets chauds

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