Cotton club

Cotton clubLe tournage de «Cotton Club» prenait des airs de guerre des gangs. Le gang des Zoetrope Studios fomentait un coup de — cœur et de fric — destiné à renverser les valeurs d’un Hollywood mort-vivant. Côté cœur et fric, l’opération fut dirigée par le parrain Coppola Francis Ford ! On pu enfin assister à la projection de «Cotton Club». Sortis de leurs limousines noires, les adversaires de Coppola allaient enfin pénétrer l’univers du «Cotton Club». Ce dernier avait tout du chef-d’œuvre. Et pour cause, il s’agit bien d’un chef-d’œuvre. Pas la peine de s’endormir le sens critique avec dix lignes d’adjectifs au superlatif, courez-y, faites la queue devant le cinéma. C’est du grand spectacle. La vie d’un cabaret dans les années 30: le Cotton Club. C’est le découpage en morceaux de Harlem : un peu noir, un peu juif, un peu irlandais, un peu italien, et puis portoricain… c’est le plaidoyer pro domo pour une Amérique multiraciale. Plus que des acteurs, Coppola nous montre des gueules. Des gueules qui, à elles seules, racontent l’histoire de leurs communautés. Et puis Richard Gere — superbe en future star du parlant — et Diane Lane — sublime en Diva —. Mieux vaut arrêter là. Les adjectifs passe-partout arrivent au galop et ne sauraient rendre l’atmosphère du film. Je leur préfère les grands morceaux de tango, de claquettes, de jazz et de charleston qui sont les battements de cœur de «Cotton Club».

PalacePalace

«Palace», c’est la prison dorée des prisonniers français, au cœur de l’Allemagne. Rois de la combine et des bonnes planques, jouant sur le laxisme de leurs gardiens, ils vivent une existence paisible et douillette, attendant que le conflit s’épuise. Un des taulards, Robert Morland réquisitionné en qualité de pianiste dans un grand hôtel, ne songe même plus à quitter sa geôle. Il est heureux. La directrice de l’établissement est sa maîtresse. Mais l’arrivée de son frère, un évadé, va bouleverser ses habitudes. Lucien, lui, veut à tout prix retourner en France… A mi-chemin du «Caporal épinglé» et de «La grande évasion», toute proportion gardée, «Palace» c’est aussi et surtout un histoire d’hommes. Celle de deux frères que tout réunit et que tout différencie. Molinaro sait de quoi il parle lorsqu’il s’agit de raconter l’amitié. Rappelez-vous du magnifique «L’emmerdeur». Claude Brasseur est excellent en combinard au cœur tendre. Il renoue avec ces personnages un peu roublards, qu’il affectionne. Et Daniel Auteuil, en baroudeur fougueux, monte au créneau tout feu, toute flamme, avec humour et inconscience.

samedi, juillet 18th, 2015 Mes sujets chauds Pas de commentaire

Le magnéto à turbo

magnétotoscopeDès le premier contact on se demande où sont passées les touches de fonction habituelles : la façade avant est superbement élégante, et très nue : elle se sépare en deux zones, une foncée en haut, l’autre, métallisée, en bas. Dans la première, on trouve le chargement frontal de la cassette, et une large fenêtre d’affichage. La seconde n’est qu’un paravent : le panneau métallisé bascule, et révèle un luxueux tableau de bord, où l’on retrouve enfin les commandes classiques. Tout à fait à gauche, des touches colorées en bleu, vert et rouge, commandent les fonctions de lecture, enregistrement, rembobinage avant ou arrière avec possibilité de visualisation, pause/arrêt sur image, et défilement image par image. Ce sont des touches plates, sans relief, qui réagissent à la moindre pression. L’enregistrement se déclenche à l’aide d’une seule touche, la rouge, un peu à l’écart : très bien. Mais dommage que la recherche visuelle avant ou arrière ne s’enclenche qu’en maintenant le doigt appuyé en permanence. Cette manipulation désagréable a pourtant été largement abandonnée chez de nombreux fabricants. Quant à l’absence de ralenti, faut-il vraiment la regretter. L’usage a démontré que ce n’était qu’un gadget. Mais le NV 730 F, en haut de gamme qui se respecte, aurait pu en disposer. En continuant l’exploration du tableau de bord vers la droite, on découvre le clavier de programmation. Capacité maximale : 8 enregistrements différés sur 14 jours. Suffisant. La manipulation est une des plus simples que nous ayons rencontrées : jour, heure et minutes ont chacun deux touches, une + et une —. Ainsi sont indiqués, très facilement, l’heure de départ de l’enregistrement, et son canal (affichage instantané dans la fenêtre, devant un symbole départ). On rentre ensuite, de la même façon, l’heure de fin d’enregistrement (symbole fin sur l’affichage). C’est tout. Le confort de la manipulation vient du fait qu’on n’a pas à commuter entre diverses fonctions pour passer du jour aux heures, des heures aux minutes, puis au canal, etc., mais que chaque donnée de la programmation a ses touches propres, clairement indiquées. Il est inutile de se mettre en mode programmation, comme sur la plupart des scopes, et donc de risquer de tout détruire en voulant vérifier. La pression d’une seule touche affiche les différents programmes mémorisés, avec successivement leur heure de départ et de fin, sans aucun risque de perturbation. . Enfin, à l’extrême droite du tableau de bord, il y a trois molettes : le classique alignement, ou tracking, un réglage de la stabilité verticale, et un dosage du contraste de l’image. Comme d’habitude, le résultat de ce dernier est aussi subtil que contestable. Les particularités du Panasonic ne s’arrêtent pas là. Comme le dernier Akaï, il dispose de deux vitesses d’enregistrement : normale ou double. Au maximum, on peut donc avoir 8 heures d’enregistrement sur une cassette VHS de 4 heures. Rude coup pour le V 2000. Cette fois, il n’y a même pas à retourner la cassette ! Mais la médaille a son revers : en enregistrement double, on stocke le double d’informations vidéo et son sur une bande qui ne s’est ni élargie ni allongée. On perd donc nettement en qualité d’image et de son. Un test facile ? Une émission de Canal Plus, enregistrée, codée en vitesse normale, et relue, est fort bien décodée. En enregistrement double plus de son, plus de décodage, le signal est trop affaibli et perverti. On passera aisément sur cette dégradation du signal face aux avantages que procure la double durée de nombreux enregistrements différés peuvent trouver trace sur une seule cassette, et les programmations au long cours ont enfin un sens. Quant aux diverses manipulations, aucune inquiétude. En enregistrement, on détermine la vitesse par un seul commutateur. A la lecture, l’appareil reconnaît automatiquement la vitesse à adopter, et cela, même entre deux séquences différentes sur une même bande. Une faiblesse à cette automatisation : il est arrivé que des bandes enregistrées sur un autre scope, à vitesse normale, soient considérées par le Panasonic comme des enregistrements doubles. D’où une image totalement brouillée et un son inaudible. Pour certaines, un réglage de l’alignement y a remédié, mais pas pour toutes. Mention spéciale pour la fenêtre d’affichage : outre l’heure, le jour, et un compteur de défilement de bande mécanique (on l’aurait préféré en temps réel), elle fourmille d’indications. Vous êtes en lecture, il s’écrit «lecture», plus une flèche vers la droite. Vous êtes en enregistrement, «enregistrement» s’affiche. Des symboles, identiques à ceux des touches, signalent les autres fonctions en cours (pause, image/image, accéléré). La source vidéo (symbole caméra ou tuner) et la vitesse d’enregistrement (SP pour normale, LP pour double durée) trouvent aussi leur place. De très astucieux jeux de couleurs entre les symboles aident aussi à les différencier : parfait. Le NV 730 F a quatre têtes vidéo. L’image est franchement bonne, l’arrêt sur image très stable. Le son est aussi particulièrement réussi, sans que pourtant aucune trouvaille technique n’explique cette performance. Un reproche : la vitesse d’embobinage ou de rembobinage laisse à désirer. Plus de 1,5 supérieure à celle de la plupart des scopes. De la même façon, les opérations de calage de la bande dès qu’une fonction est enclenchée sont assez lentes. En revanche, il ne faut pas tarir d’éloges sur la télécommande infrarouge, livrée à l’achat. 16 touches pour les 16 canaux disponibles : pas de fastidieux défilement par + ou —. Cette fois, il faut enfoncer deux touches pour enregistrer. C’est une sécurité logique sur un objet qui vole de mains en mains. Enfin, les touches de fonction sont aussi belles, larges et distinctes que sur un scope : on ne se trompe pas, on n’en presse pas deux à la fois si on a le malheur d’avoir les doigts un peu gros… Les autres caractéristiques du Panasonic NV 730 F n’ont rien de surprenant : 16 canaux VHF et UHF qu’on règle manuellement (pas de recherche automatique des émetteurs), et des branchements sans problème à l’arrière (pas de péritélévision pour Canal Plus, mais on ne peut pas demander l’impossible). Bref, un bilan largement positif dont on retiendra surtout, en bien, la qualité d’image et de son, la double vitesse, la programmation facile, et la superbe télécommande. Au chapitre des doléances, on aurait souhaité un fonctionnement plus rapide (calage, rembobinage) et des touches de recherche accélérée à enclenchement. Son prix : 8 200 francs environ.

mardi, juillet 14th, 2015 Mes sujets chauds Pas de commentaire

CINQ QUESTIONS A CIC-3M

Des mauvaises langues disent que vous ne vendez pas beaucoup de cassettes, vu les titres de grand renom dont vous disposez. Est-ce vrai ?

Non, nous avons vendu beaucoup de cassettes. En 84, CIC-3M a certainement été l’éditeur qui a vendu le plus de cassettes par titres. Les vidéoclubs sont amenés à faire une sélection de plus en plus draconienne. Ceci profite à CIC-3M qui apporte des titres «forts» à des prix raisonnables.

Justement, pensez-vous avoir vraiment une bonne politique de prix ?

Nous avons les moyens de pratiquer des prix plus que raisonnables. C’est dans l’intérêt de la distribution et des consommateurs. CIC-3M étant propriétaire des droits des films, nous ne sommes pas obligés d’amortir le prix du produit. Nous n’avons pas de contraintes de gestion.

En ce qui concerne les vidéoclubs, comptez-vous développer votre politique de PLV (promotion à la vente) ?

Nous avons débuté nos activités il y a un an. Nous avons d’abord cherché à mettre en place la société, puis la distribution. Il a fallu construire CIC-3M en France. En matière de PLV, nous avons jusqu’à présent fait des choses simples. En 85, nous souhaitons effectivement fournir beaucoup plus d’outils pour les points de vente. Chez CIC-3M, il y a vingt inspecteurs (représentants) qui ont pour mission de vendre nos titres en fournissant un maximum d’informations sur les films. Nous allons développer enfin le système des bandes-annonces au début des cassettes.

Prévoyez-vous également des campagnes de promotion de grande envergure ?

Chez CIC-3M, il n’y aura pas de révolution en matière de publicité. Nous allons affiner et améliorer notre information sur les films, importants ou pas. Nous ne prévoyons pas de grands coups. Nos titres sont assez- «forts» pour parler d’eux-mêmes. De plus, nous tenons un langage de vérité avec les vidéoclubs. Nous les informons sur le produit, nous leur disons qu’ils vont gagner de l’argent et que leur clientèle sera contente. Pour le grand public, le logo CIC commence à représenter quelque chose. Pour justifier cette confiance, nous essayons de lancer des produits qui correspondent à l’attente des vidéophiles.

Pour conclure, pouvez-vous nous dire si CIC est satisfait du distributeur 3M ?

3M est un partenaire de CIC depuis le début. Il y a sûrement des points à améliorer. Pour le moment, nous utilisons donc vingt représentants qui ont comme relais sept centres régionaux. Dans chacun d’eux, il y a des secrétaires qui peuvent prendre des commandes directement par téléphone. Notre gestion informatique nous permet aujourd’hui de livrer nos clients dans les 40 heures. Les retards de distribution constatés les premiers mois de notre activité sont désormais oubliés.

vendredi, juin 26th, 2015 Mes sujets chauds Pas de commentaire

…et entre dans Pathé-Cinéma

Nouvelle preuve de la volonté d’engagement d’Hachette dans le cinéma : une prime de participation de 17,9% dans le groupe Pathé-Cinéma, actions précédemment détenues par Gaumont. Cette opération vise à rapprocher Hachette des différentes activités de Pathé-Cinéma qui sont l’exploitation – (130 salles en France, Belgique et même New York), la vente à l’étranger de films et de productions TV, la production au sens large… et la gestion d’une des plus belles cinémathèques du monde.Pathé-Cinéma

Vidéo à la une

Vidéo à la une, c’est le titre d’un nouveau magazine professionnel qui s’adresse aux vidéoclubs, aux éditeurs, aux grossistes et à l’ensemble du métier. De nombreuses informations, des reportages, des interviews et des rubriques chics et choc composent le sommaire de Vidéo à la une. Nous lui souhaitons une longue vie et rappelons que ses bureaux se trouvent au 161, boulevard Lefebvre, 75015 Paris. Tél : 533.74.50.

Bonne année pour Vidéopoint

La chaîne de magasins Vidéopoint a réussi une bonne année 84. Les neuf premiers mois font ressortir une hausse de chiffre d’affaires moyenne de 63% par rapport à la même période en 83. Vidéopoint a également ouvert l’année dernière huit nouveaux points de vente et il doit en ouvrir quatre d’ici quelques mois.

Hits USA

Quoi de neuf aux États-Unis ? Voici les meilleures ventes et locations actuelles de vidéocassettes (source Billboard).

VENTES: 1. Purple rain 2.Jane Fonda’s workout 3.Raiders of the lost ark 4.The empire strikes back 5.Prime time

LOCATIONS: 1. Police academy 2.Purplerain 3.The natural 4.The empire strikes back 5.The last starfighter

Concours Concorde

Ce mois-ci, c’est l’établissement Cuvelier (34, rue Jean-Jaurès, 62880 Vendin-le-Vieil) qui est le grand gagnant du concours. I se verra donc offrir 5 000 F en vidéocassettes et un abonnement d’un an à PPZ. Pour participer à ce concours, les vidéoclubs doivent découper le ‘bulletin réponse qui se trouve dans la lettre d’information mensuelle expédiée par les Films Concorde ou contacter Eric Domel au 276, rue des Pyrénées, 75020 Paris (tél. : 797.33.74).

mercredi, juin 10th, 2015 Mes sujets chauds Pas de commentaire

Prestataire de service

L’agence Flash News, spécialisée dans la location d’équipement vidéo pour le reportage, mais pouvant assurer aussi la prestation de reportages d’information et de publicités, vient de s’ouvrir à Paris. Pour tous contacts, Agence Flash News, 36, rue Gérard, 75013 Paris. Tél : 581.01.10.

Juke-box vidéoJuke-box vidéo

Conçu par des Britanniques, utilisant la toute dernière technologie électronique, le Vidéosound est un juke-box vidéo à l’esthétique remarquable. Il comprend un bloc de sélection avec 60 touches (donc 60 vidéoclips disponibles), un ou plusieurs moniteurs couleur, des haut-parleurs spécialement étudiés, deux magnétoscopes VHS et un petit ordinateur. Tous les mois, Vidéosound remplace les deux cassettes et la carte de sélection inscrite dans l’ordinateur, ce qui garantit un choix de clips récents. Pour tous renseignements complémentaires, tous les commerces ou sociétés intéressés peuvent contacter Vidéosound, 15, rue Daguerre, 75014 Paris, (tél : 497.22.56). Demander Serge lcniazeff.

Création d’Actividéo

Soucieux d’apporter à leurs clients une stratégie de communication des plus performantes, Christian Destoumieux et Richard Gangloff, responsables de l’agence Deslegen, ont créé Actividéo. Cette société, dont le responsable est Dominique Vide-coq, a pour but de mettre en contact les hommes de commerce et d’industrie et les professionnels de la vidéo. Pour tous renseignements, contactez Actividéo, 1, rue Adolphe-Calyre, 92400 Courbevoie. Tél : 768.59.01.

Hachette Première continue sans Fox…

«Le GIE Fox Hachette sera dissout le 30 avril 1985» a déclaré John Simenon, PDG as Fox Europe. Cette décision intervient à la suite des changements dans la direction de la 20 th Century Fox, et traduit la volonté des nouveaux dirigeants de réduire les investissements à l’étranger pour rétablir la situation de la société américaine qui traverse une passe difficile. De son côté, René Cleitman, gérant d’Hachette Première, précise : «Hachette va, bien entendu, continuer son activité dans le domaine du cinéma et développer ses investissements dans la production et la distribution». Dont acte.

jeudi, mai 28th, 2015 Mes sujets chauds Pas de commentaire

Les éditeurs semblent prudents

stéréoAutre indication, le marché potentiel en cassettes stéréo devrait représenter 50 ‘Vo des ventes de cassettes préenregistrées en 85 et 100 % en 86. Pour tenter d’expliquer ce bel optimisme, on peut évoquer la situation des marchés américains et japonais. Dans ces deux pays, toutes les cassettes qui sont commercialisées ont un son issu de sources stéréophoniques. Pour ce faire, les laboratoires de duplication ont investi dans un appareillage stéréo qui coûte seulement 120 francs de plus que l’appareillage mono, et ont câblé conséquemment toute leur installation. Ce n’est pas exactement le cas en France où seul Magnum a joué le jeu dès sa création, en juillet 82. Dans ces deux pays, enfin, les éditeurs ont accepté le léger surcoût, soit environ 4 centimes par cassette, destiné à amortir l’installation. Si, en France, les fabricants sont nécessairement optimistes, les éditeurs semblent prudents. Gilbert Ohayon, directeur du marketing de CBS-Fox Vidéo, pense, sur le plan technique et économique, être prêt à faire dupliquer toutes ses cassettes en stéréo. «Nous possédons, dit-il, déjà tous les masters de nos films en stéréo et nous acceptons le léger surcoût qui en découle. Simplement, ça vaut le coup de jouer cette carte s’il y a une demande des consommateurs. Pour cela, il faut que se vendent de nombreux magnétoscopes stéréo ou hifi. Et puis nous ne pouvons refuser le progrès». Tous les éditeurs se rallient à cette opinion : «Nous sommes favorables et même prêts à assumer une telle opération», confie Jacques Nahoum, directeur du marketing de GCR. «C’est dans nos projets», dit Pierre Cerisier, directeur du marketing de Thorn Emi. «Nous travaillerons sur les cassettes stéréo dès qu’il y aura un équipement suffisant», confie enfin Vincent Bataille, gérant de CIC-3M. En résumé, les éditeurs sont prêts, mais attendent que le parc d’appareils stéréo soit suffisant et que les laboratoires de duplication soient équipés. Ce second élément est, semble-t-il, la clef du problème. Seul Magnum est équipé pour satisfaire à la demande alors que VDM a simplement une petite unité en stéréo. Justement, Jean-Pierre Delaunoy, directeur du marketing de VDM, a abordé la question dans une enquête que nous avions réalisée récemment sur la duplication. «Certains duplicateurs annoncent que la totalité de leur installation est en stéréo. Je dis que c’est du pipeau, que c’est du vent. Que met-on en amont pour dupliquer en stéréo ?», dénonçait-il. Gérard Tournier, le Pdg de Magnum, qui s’est senti visé, n’a pas tardé à réagir : «C’est absurde. Je trouve léger de tenir de tels propos quand on n’est pas ou peu équipé. Dupliquer en stéréo ne coûte pas plus cher au client. Si, pour le moment, ces derniers sont rares, je suis prêt à parier que dans l’avenir on ne dupliquera plus qu’en stéréo. Et puis le volume sonore donne une telle dimension à l’image…» De son côté, la troisième grande société de duplication, Éclair, attend que la production de matériel hifi se développe pour renouveler son installation. La balle paraît donc être dans le camp des duplicateurs interpellés ici et là. Gilbert Ohayon de CBS-Fox, se demande si on peut déjà dupliquer en stéréo, même en faible quantité. «S’il y a des demandes, nous seront prêts», répondent-ils. C’est du véritable pingpong auquel se livrent les uns et les autres, un cercle vicieux. Les chats de la vidéo se mordent la queue. Ils espèrent tous, malgré ces difficultés, résoudre le problème cette année par une campagne de grande envergure, et par la vente de nombreux magnétoscopes stéréo et/ou hifi. On n’imaginerait pas aujourd’hui les cassettes audio préenregistrées sans un son stéréophonique. La vidéocassette devra à son tour s’adapter aux nouvelles techniques si elle ne veut pas être uniquement un relais avant le vidéodisque, en tous les cas pour ce qui concerne la qualité du son. La vidéodisque grand public n’est pas près de voir le jour en France (surtout après l’abandon de Philips) et il n’offre pas les avantages d’enregistrements du magnétoscope. Mais cela ne doit pas empêcher les professionnels de la vidéo d’améliorer sans cesse le fonctionnement de ce nouveau média et de le rendre encore plus attrayant aux yeux du consommateur. Comme le soulignait Gérard Tournier de Magnum, le son stéréophonique du magnétoscope donne une dimension supérieure à l’image et est proche de la perfection du compact disc. Si les cassettes musicales sont, bien entendu, les premières concernées par cette innovation (il s’en est vendu 4 millions en 84… aux États-Unis), les films doivent suivre tout de suite après. Les firmes cinématographiques et les éditeurs sont prêts. Tout est en place, semble t-il, pour que 85 soit l’année de la vidéo stéréo. Avec quelques efforts…

samedi, mai 9th, 2015 Mes sujets chauds Pas de commentaire

This is Elvis

PRESLEYLes nostalgiques du bon vieux rock et les collectionneurs seront ravis d’apprendre la sortie de «This is Elvis», une cassette qui retrace la vie et la fin d’Elvis Presley, avec même une habile reconstitution de son enfance. Les puristes seront peut-être choqués par les quelques sosies employés à cet effet, et qui rendent la première partie un peu longue. Puis intéressantes sont les séquences «live» repiquées sur les émissions de TV et les diverses prestations du King, notamment sa performance au «Ed Sullivan show», ainsi que les extraits de ses meilleurs films. Dommage que pour certaines interviews Elvis ait été remplacé par des imitateurs peu convaincants comme si les documents réels étaient inexistants. En revanche, la cassette offre quelques moments émouvants, notamment sur les derniers jours du King. A voir pour ces séquences inédites, et tout simplement pour retrouver le charme et la voix irremplaçables de celui qui reste l’initiateur de tout le rock musique.

K7 en stéréo : à quand le vrai départ?

En 1985, les fabricants et importateurs de matériels vidéo ont décidé de jouer la carte du magnétoscope stéréo et/ou hifi. JVC, Océanic, le groupe Thomson lancent dès ce mois-ci de nouveaux modèles aux normes hifi (son mono ou stéréo, mais de qualité supérieure) ou simplement stéréo. Ils viennent s’ajouter aux différents appareils sortis fin 84. Cette offensive des fabricants est confortée par une étude du marché français qui prévoit que le parc des magnétoscopes. VHS stéréo et/ou hifi va passer de 40 000 à 220 000 exemplaires d’ici fin 85.

jeudi, avril 23rd, 2015 Mes sujets chauds Pas de commentaire

Des clips, oui. Mais aussi des concerts en version intégrale !

Les hasards de l’actualité vidéocassette musicale font parfois bien les choses, en nous permettant, à travers six parutions récentes, de faire le point sur un genre et les différentes manières de l’aborder et de l’offrir aux vidéophiles. Pour Johnny Hallyday, France Gall, Police, il s’agit de l’intégralité d’un de leurs concerts. Avec Bryan Adams, Styx, la vidéo se fait concept, mise en scène d’un album. Pour Joan Armatrading l’occasion d’un reportage permet une rétrospective de sa carrière. Guy Job, le réalisateur de Johnny Hallyday au Zénith 84 (Polygram Vidéo) a employé les grands moyens, un impressionnant dispositif à la dimension de la mise en scène et les décors imaginés par Hilton McConnico, un jeune homme que son travail au cinéma a déjà rendu célèbre (notamment avec Benneix et vidéo de Buzy). Peu importe que l’on aime ou pas Hallyday, force est de reconnaître, grâce ici à Guy Job, que Johnny, l’idole amaigrie et rajeunie, n’a pas lésiné sur les moyens : ce point gigantesque, ganté de cuir noir qui apparaît du fond de la scène pour l’ouverture et délivre le chanteur habillé de satin noir pailleté, les danseurs et figurants qui miment les scènes de bagarres, danses érotiques et strip-tease, décors et lumières, sans parler du déploiement sonore avec guitares, cuivres et choristes. Les caméras sans artifices, sans virtuosité gratuite se font les témoins de cette débauche scénique et de l’énergie que la figure centrale offre avec une joie visible. On note une utilisation intelligente des gros plans, le refus des surimpressions clichés. Un beau travail pour un superbe show (2h30). Regrettons seulement le choix des musiciens qui entourent Hallyday, des bûcherons sans élégance et qui alignent avec complaisance toutes les fautes de mauvais goût du rock que l’on dit hard. Mais, bien sûr, ceci est une autre histoire qui dépasse la vidéo. Guy Job est encore aux commandes pour «immortaliser» le Show France Gall sur la scène du Zénith (Warner Home Vidéo). L’homme aux caméras ne peut bien sûr faire aucun miracle : les images ne seront que le reflet fidèle d’une performance gentillette, sans magie et fort loin de ce qu’elle prétend être, c’est-à-dire du rock. Pour amateurs seulement. La tournée Synchronicity (du nom de leur album) qui a conduit Police à travers le monde se devait d’avoir un témoignage en images. Alors que l’on attend toujours un album live, la vidéo The Police synchronicity concert est déjà disponible (RCA/Columbia), 75 minutes filmées par Godley and Creme, les maîtres du vidéo-clip anglais. Alors que Guy Job fait dans le classique, les réalisateurs anglais se permettent plus de fantaisie en pénétrant, grâce aux caméras mobiles, sur la scène, en essayant de capturer la tension des visages, le charisme de Sting le chanteur.concerts Dans ce concert « best of », puisque tous les tubes sont interprétés, Godley and Creme vont même pour Everybreathyoutake jusqu’à employer le noir et blanc, rappel du clip. Beau et somptueux concert, couleurs chaudes et fièvre garantie, seul regret, le son (faute de Dolby beaucoup de souffle) ne restitue que très mal la subtilité des arrangements, et le travail savant, souple et clair du son qui a fait pourtant la réputation de ce groupe star. C’est Steve Barron, le réalisateur d’Electric Dreams (primé à Avoriaz) qui a mis en scène, sous forme d’une suite de vidéoclips, le dernier album de la star montante Bryan Adams (Reckless/RCA Columbia). Un second couteau qui parvient à la lumière du grand jour après des années de galères. Le savoir faire évident du réalisateur, l’utilisation artistique du noir et blanc, un sens du cadrage, un montage nerveux et efficace donne un relief certain à ce rock de série B. Styx est ce genre de groupe dont raffole -la FM américaine, un rock banalisé, bien produit, sans vedette, parfait pour vous accompagner sur les longues autoroutes américaines. Gaught in the act… Styx… -live (RCA-Columbia) ouvre sur une fiction : la majorité morale a tué le rock en brûlant les disques et en emprisonnant les rock stars. Mais des fans vont se rebeller et devenir des terroristes, en piratant notamment le satellite national. Kilroy, la plus grande des rock stars va attaquer ses gardes, des robots, et s’enfuir de sa prison. C’est ce thème un peu simpliste, très bande dessinée héroic fantasy, qui est au centre du concept album de Styx, Kilroy was here. On assiste ensuite à une heure de concert live du groupe qui interprète la plupart de ses classiques. La mise en scène, pas plus que le groupe qui en est le prétexte, n’est d’un grand intérêt artistique. Mais on peut être plus sensible à un autre aspect de la vidéo musical, le reportage. Joan Arma trading track record (RCA-Columbia) montre la chanteuse noire qui se rend en pèlerinage dans l’île des Caraïbes où elle est née et qu’elle quitta à l’âge de trois ans pour aller vivre en Angleterre. L’occasion de repartir à la recherche de ses racines est donnée à Joan Arma trading par les fêtes qui célèbrent l’indépendance de St Kiffs. Elle visite sa maison natale, rencontre ceux qui connurent son père, découvre la musique que jouent les habitants de l’île, le calypso et celle sur laquelle ils dansent, le reggae. Elle parle de son enfance, raconte ses émotions, le tout avec des inserts, bouts de concerts filmés, clips, etc. On retrouve ensuite la star black au cours d’une tournée aux USA. Le film se termine par de larges extraits d’un show donné à Sidney en Australie. Une occasion de mieux connaître cette chanteuse de rock originale, superstar en Angleterre, aux USA et presque ignorée chez nous. Dans les fournées de plus en plus abondantes de vidéo-clips que nous offre la télévision, au milieu d’un grand nombre de choses médiocres, quelques bonnes surprises. Tout d’abord le Sex crime des Eurythmics avec comme support visuel des images du film de Michael Rudford, 1984, une musique et des chansons qui auraient du constituer la bande son du film. Frank Sinatra a lui aussi son clip : pour L.A. ismy Lady, il n’apparaît qu’une seule fois au côté de Michael Jackson, mais il s’offre des invités de choix : Dean Martin, Quincy Jones, et bien sûr toutes les images clichés de la cité mythique, des patineurs de Venise aux étoiles d’Hollywood boulevard. Lou Red symbolise, lui, New York, et dans Myred joystick la ville est présente à travers ses créatures, ses briques rouges, ses rues et ce fameux « manche » pour jeu vidéo. Glamour et voiles transparents beau éphèbes et chorégraphie pour le Swept away de Diana Ross. L’autre nouvelle star américaine, Madonna, a été filmée à Venise pour Like a virgin, gondoles, vieilles pierres, mais aussi fauves en liberté. Symbolisme un peu primaire, mais refrain entêtant et sex-appeal évident de cette poupée new-yorkaise, reine des discothèques. Avec Victims, Culture Club fait dans le Busby Berkeley, pyramides de musiciens, et chorégraphies développées à l’infini dans les tons pastel, Boy George bien évidemment au premier plan. Retour de vétérans sous le nom de The Honey drippers, Robert Plant, Jimmy Page, Jeff Beck et du rock en roll ; Rockin’ at midnight avec Robert Plant au milieu d’images d’époque, surprises parties de l’avant fièvre du samedi soir. Clip plus classique pour Sea of love. Pour Passengers, Elton John est resté fidèle à la French Riviera pour une comédie musicale dans la tradition. Belles images de vie nocturne pour I love the night de Chris de Burgh, et pour l’exotique One night in Bangkok de Murray Head. Clip fauché rigolo avec images piratées pour le fou chantant Joe King Carasco (Look currents events), démesure et gros effets pour le Modern girl de MeatLoaf. Mentions spéciales : d’abord pour The judgement is the miror du groupe Dali’s Car (un ex-Bauhaus et un ex-Japan), bel hommage surréaliste en noir et blanc au maître espagnol ; beauté des décors et références heureuses au cinéma d’un Bunuel. Autre réussite, le clip de l’ex-Eagle Don Henley tourné par Mondino. On reconnaît tout de suite la patte du maître français : le noir et blanc, la photo dépouillée, les plans longs, les travellings lents, un sens magistral du cadre. Premier clip tourné par un Français pour un artiste américain… Champagne pour tout le monde !

mardi, avril 14th, 2015 Mes sujets chauds Pas de commentaire

Le gag rend l’improvisation impossible

Claude Zidi aime les gags : «Un gag, ça se prépare. Il y a quelquefois des problèmes techniques. Je me souviens avoir attendu des heures qu’une statue se baisse. Dans «Les fous du stade», une statue portant une torche devait se plier pour passer sous un pont. A l’intérieur, il y avait une mécanique incroyable qui a mis une demi-journée à fonctionner correctement. Il y a aussi la tuyauterie de la baignoire de «La course à l’échalote», pleine d’eau, et qui devait basculer avec Richard et Birkin dedans. La maison était détruite et la baignoire tenait en équilibre sur les tuyaux. Ça a été un gros travail d’effets spéciaux. Les films burlesques reposent sur des gags visuels, donc des mécanismes. Un accessoire apparemment tout simple peut demander énormément de travail. Dans «Bête mais discipliné», que j’ai réalisé en 1978 avec Jacques Villeret, il y avait un œil qui clignotait.Claude Zidi 2 On a du trouver un borgne pour lui mettre un œil de verre avec une lampe à l’intérieur et un fil courant le long de la tempe, dissimulé sous le maquillage. Il a fallu deux mois pour mettre le gag au point. Ça rend impossible toute improvisation quand on filme. Le tournage, ce n’est pas le moment des idées, c’est le moment de la mise en scène. Je répète beaucoup avec les techniciens, mais peu avec les comédiens, pour ne pas perdre leur spontanéité. Je ne pense pas être un grand directeur d’acteurs. Je préfère écrire pour des comédiens précis, mais, pour moi, la direction de comédiens et les indications de jeu sont déjà dans le scénario, dans la description des scènes et également dans les répliques». Après le triomphe des «Ripoux», Zidi réalise «Les rois du gag», une nouvelle étape dans sa carrière : «C’est un film assez profondément autobiographique… et c’est peut-être mon dernier tour à travers les mille et un gags burlesques. Le film est autant «de» gags que «sur les» gags. Je parle de mon métier de gagman. Pendant dix ans, j’ai passé mon temps à essayer de trouver des gags que je notais dans des petits cahiers pour les tourner un jour. Gérard Jugnot et Thierry Lhermitte travaillent pour la vedette d’un show TV qui est interprétée par Michel Serrault. Les relations sont orageuses… On peut avoir des problèmes sentimentaux ou de santé, mais il faut faire comique. Il faut fournir. On est un peu les forçats du rire. C’est de toute cette expérience que je parle dans «Les rois du gag».

lundi, mars 23rd, 2015 Mes sujets chauds Pas de commentaire

Journal hard pour vidéoclubs

Journal hardBonne nouvelle pour les vidéoclubs qui ont un rayon X ou érotique important : ils peuvent désormais devenir distributeurs de Projextion privée, le seul journal spécialisé dans l’actualité du cinéma et de la Vidéo X. Vendu jusque là par correspondance, Projextion privée, en s’implantant en vidéoclub, permettra aux exploitants de mieux sélectionner les nouveautés du genre, d’offrir un service supplémentaire à leurs clients… et de réaliser un bonus non négligeable sur leur chiffre d’affaires. Vendu sous blister plastique, Projextion privée possède de nombreux atouts pour séduire les amateurs de hard : grandes photos, critiques des nouveautés, hit parade, interviews de stars du X, petites annonces, etc. Pour tous renseignements sur les conditions de distribution : Movie’s, 38, rue de Lisbonne, 75008 Paris. Tél : 563.03.10. Les 100 premiers vidéoclubs distributeurs recevront gratuitement un poster érotique et seront listés dans le carnet des adresses pilotes du journal.

Claude Zidi : votez ripoux

Claude ZidiCas pour ainsi dire unique dans le cinéma français, aucun film de Claude Zidi n’a perdu d’argent. De plus, ils ont tous été bénéficiaires, et bien placés au box-office. Depuis le tout premier film, «Les bidasses en folie» en 1971, le public est au rendez-vous et la presse fait un peu la fine bouche. On s’est vite aperçu que Zidi est un bon technicien du gag, qu’il sait filmer et qu’il a des idées. Mais, pour une bonne partie de la critique cinématographique, faire rire populaire et faire des entrées… c’est forcément suspect. Puis il y a eu «Les ripoux». L’enthousiasme a été général : des papiers superbes, déjà presque 900 000 entrées sur Paris, une cassette vidéo qui s’annonce déjà comme un must et cinq nominations aux Césars… Soudain Claude Zidi devient «le» cinéaste comique… L’homme du moment ! Pourtant Zidi existe depuis seize films en treize ans. Ca se sent gros comme «Le camion» de Marguerite Duras, que dix ans après te public, les maniaques de la politique des auteurs vont (enfin !) redécouvrir l’œuvre du «maître». Zidi, lui, reste prudent mais heureux : «Il y a toujours des films qui ont la grâce. On ne sait pas d’où ça vient. Je suis sensible à ce que dit la presse. Surtout moi qui lit quasiment tous les journaux. Je comprends que certains critiques n’aiment pas mes films ou qu’ils préfèrent des films plus ambitieux et plus originaux… Le succès des «Ripoux» m’a un peu rassuré sur eux. Je pensais qu’ils avaient un casier judiciaire définitif sur moi et puis, non ! Ils ont vu le film, l’on aimé et l’ont dit. Finalement, je trouve ça rassurant qu’il n’y ait pas marqué quelque part : «Zidi, interdit d’aimer» ! Je n’aime pas tellement regarder en arrière. Il n’y a que les journalistes qui m’y obligent. Mes films vivent leur vie. Tant pis pour eux s’ils vieillissent mal. Ca leur apprendra. Une fois qu’ils existent, ils vous échappent complètement. Ils ont des vies étonnantes. Qui aurait prévu que «Les ripoux» donnerait peut-être lieu à un remake aux Etats-Unis et que le film sortirait à New York en mars prochain ? Le prochain sera peut-être un bide, personne ne sait. Le succès coince autant que l’échec. Il est aussi stressant. Il y a un traumatisme du succès comme de l’échec. Bien sûr, je préfère le premier !». Pour Claude Zidi, tout à commencéen 1971. Les Charlots, petit orchestre français pop, tournait un film qui avait connu un joli succès : «La grande java» de Philippe Clair, avec Francis Blanche. «J’étais technicien, opérateur de- prise de vue. C’est Philippe Clair qui m’a fait passer à la réalisation. On travaillait ensemble au découpage de «La grande java» dont je faisais la photographie. J’ai écrit des gags et on les a rajoutés. Puis Michel Ardant m’a proposé de réaliser le nouveau Charlots : «Les bidasses en folie». Le sujet des «Bidasses en folie» est simple : quatre jeunes, pour monter leur orchestre, se lancent dans un tas de petits boulots qui tournent vite à la catastrophe. Mais ils reçoivent leur feuille de route et doivent partir au service militaire où leur manière d’obéir aux ordres ne fait pas l’unanimité de leurs supérieurs… On sent tout de suite que, autant dans le burlesque quotidien que dans la farce troupière, le scénario imaginé par Claude Zidi est d’abord prétexte aux gags. Les films qu’il tournera ensuite, toujours avec les Charlots, seront du même style.«Les fous du stade» en 1972,où quatre campeurs, de passage dans un village de Provence qui doit recevoir la visite de la flamme olympique, sèment la panique aux alentours. «Le grand bazar», en 1973, où quatre jeunes ouvriers défendent une vieille épicerie contre le supermarché qui s’est installé en face. Et enfin, en 1975, « Les bidasses s’en vont en guerre » où les quatre troufions défendent une ferme très «Larzac» contre l’armée qui veut l’investir. Souvent dans les films burlesques, on part d’une liste de gags qu’on veut mettre dans le film et on essaie de trouver des situations qui permettent d’y arriver. Onimagine des scénarios très linéaires. Beaucoup de choses passent aussi par le comédien. J’ai eu la chance de tourner avec quelques remarquables tempéraments comiques… Les Charlots, c’était une grande jeunesse, une joie de vivre, une très grande décontraction. On pouvait aller très loin dans la folie loufoque». Parmi les autres tempéraments comiques avec qui il a travaillé, Claude Zidi se souvent de trois «très» grands : «Pierre Richard, c’est extraordinaire. C’est du dessin animé. On retrouve ça aussi chez de Funès qui est une sorte de personnage à la Tex Avery. Il est assez près de Pierre Richard. Quant à Coluche, c’est à la fois une énorme personnalité et une qualité de comédien assez fin. Quand il a tourné dans «L’aile ou la cuisse », à égalité sur l’affiche avec de Funès, ce n’était pas encore une vedette de cinéma. Je l’avais vu au théâtre et je le suivais depuis longtemps. C’était évident qu’il était un grand comédien de comédie, mais aussi de tragédie – et il l’a prouvé. Il a juste fallu en convaincre les autres». Avec Pierre Richard, Claude Zidi a tourné deux films : «La moutarde me monte au nez», en 1974, avec Jane. Birkin, et «La course à l’échalote», en 1975, avec… Jane Birkin. Tout en gardant son sens du rythme comique et son goût pour les gags burlesques, Zidi va profiter du couple Pierre Richard-Jane Birkin pour étoffer les caractères, pour augmenter la dimension humaine de ses personnages. Dans «La moutarde me monte au nez», Richard le prof, qui écrit des articles à scandale pour un copain, va devoir affronter une star de cinéma au caractère peu souple. Dans «La course à l’échalote», le couple est presque côte à côte. Pierre Richard, l’employé de banque, et sa jeune maîtresse anglaise se lancent dans une course-poursuite contre des voleurs de fonds et la transforment vite en… course au trésor. La recette des comédies de Zidi est très au point. Et Zidi travaille en équipe avec scénaristes et dialoguistes : «C’est très agréable. On parle, on trouve des idées, on élimine. Mais, très souvent, je réécris seul. Quelquefois l’un de nous rit en racontant le gag qu’il a imaginé et les deux autres le regardent atterrés. Il faut convaincre l’autre. Il y a des séances pénibles et déprimantes où on ne trouve rien et où on démolit les acquisitions de la veille. Mais il y a aussi ces séances euphorisantes où le scénario avance à grands pas… Le plus facile, c’est l’affrontement entre deux personnages. C’est une vieille recette souvent utilisée, mais qui marche toujours. Il y a eu toute une période où, dans mes films, un homme essayait de récupérer une femme…» Après Pierre Richard, Claude Zidi a fait de Louis de Funès un critique gastronomique dans «L’aile ou la cuisse», en 1976, et un industriel pollueur, véreux, ruiné et contrecarré dans ses vues politiques par son épouse Annie Girardot, dans «La zizanie», en 1977. C’est ensuite la période Coluche, déjà amorcée avec «L’aile ou la cuisse» et confirmée par«L’inspecteur la bavure», en 1981, avec Gérard Depardieu, puis «Banzaï», en 1983. En inspecteur de police stagiaire et maladroit ou en employé d’organisme de secours vacances, Coluche a eu souvent maille à partir avec les dames, fille à papa qui se prend pour une journaliste ou fiancée à qui il doit mentir sur ses déplacements. Il y a eu aussi Belmondo, en 1978, dans «L’animal» ou une poignée de jeunes espoirs (dont Daniel Auteuil) dans les deux «sous-doués» («Les sous-doués passent leur bac» en 1980 et «Les sous-doués en vacances» en 1982).

lundi, mars 9th, 2015 Mes sujets chauds Pas de commentaire